Chronique de "Mafia" - Black Label Society - 2005

Publié le par Chtif

Zakk Wylde a un pedigree de compétition. Tignasse graisseuse à souhait, patronyme digne des plus farouches loups des steppes, et surtout un jeu de guitare incomparable qui lui valut d'être repéré à l'âge de 19 ans par le Pape du métal en personne : Ozzy Osbourne, chanteur de Black Sabbath. Bonne pioche pour ce dernier qui trouve en Zakk Wylde un remplaçant idéalement charismatique au défunt Randy Rhoads. Et c'est reparti pour quelques albums de platine supplémentaires : "No more tears", "Ozzmosis"...

Sur scène, le jeune Zakk monopolise l'espace à coups de riffs plombés et enfile les harmoniques avec un touché déconcertant. C'est une évidence pour tous : derrière un Ozzy déclinant (on ne s'envoie pas l'équivalent du PNB péruvien dans le nez sans y laisser quelques plumes...), c'est lui qui assure le show. En 1995, après huit ans de bons et loyaux services, le guitariste, désormais pourvu d'une solide réputation, est mûr pour tenter sa chance en solo. Il faudra attendre trois ans, un fricotage non concluant avec les Guns'N Roses, et un recrutement laborieux avant que Zakk Wylde ne mette enfin sur pied Black Label Society, au nom chargé de promesses ambrées.

"Mafia" est déjà le sixième album studio d'un Black Label sept ans d'âge. Zakk a affiné sa progéniture avec l'attention des plus pointilleux bouilleurs de cru pour concocter un son très personnel, mélange de lourdeur ankylosante et d'envolées grisantes. En bon disciple du Sabbath, Zakk privilégie les mid-tempo, et lorgne même vers un stoner à la Kyuss.



Zakk s'est encore emmêlé les cheveux dans ses cordes


A la guitare, rien à redire, le bonhomme fait toujours preuve d'une dextérité technique implacable, le fruit de millions d'heure à s'arracher les doigts sur le manche. Zakk jongle entre les effets (talk box, violonning...), bombarde des riffs gavés au Botox, et fait hurler ses cordes malchanceuses.

Côté voix, c'est quand même une autre affaire : noyé dans l'harmoniseur, le chant de Zakk rappelle très fortement celui d'Ozzy. Pourtant, lorsqu'il décide enfin de se mettre à nu sur la ballade "In this river", passage obligatoire et éminemment casse-gueule de tout album métal, Zakk fait mouche contre toute attente avec son timbre pur malt qu'il devrait exploiter plus souvent.

L'album peine un peu sur la longueur et dissimule quelques compositions faiblardes derrière des guitares siliconées façon King Size. Tout le charme des USA. L'ensemble contient tout de même suffisamment de bons morceaux ("Fire it up", "Suicide messiah", "Too tough to die") pour contenter le headbanger qui sommeille en chacun de nous (si, si).


A quand une tournée conjointe avec Travis ?


Décidément, il n'y avait guère que son acolyte Dimebag Darrell pour relever le défi dans la même catégorie. (Au grand dam des vendeurs de minerve, les duels se sont malheureusement raréfiés : l'ex-Pantera est mort assassiné par un déséquilibré en plein concert en décembre 2004. Bienvenue aux États-Unis d'Amérique, le pays où l'on peut aussi se promener avec un flingue, tant qu'on ne prend pas de photos dans la salle.)

Morceau qui Tue
   Fire it up

En bonus, le grand méchant Zakk en live avec Ozzy ("Paranoid" à Moscou en 1989 - même Geezer Buttler est là !) et avec le BLS ("Bleed for me"). Et un extrait dans la Radio.

via Sefronia (c)

Publié dans Chroniques disques

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W
J'ai vu Black Label à Paris l'an dernier, le concert était à la hauteur (il est d'ailleurs dispo en dvd) le seul truc c'est effectivement l'harmonizer sur le chant pour faire "ozzy", c'est con parce qu'il a une pure voix, dommage.<br /> PS faut pas hésiter à écouter l'album Zakk Wylde's Pride and Glory qui est un de mes disques de rock de chevet, le disque quasi-parfait.
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C
ouh la vache, ça fait encore son petit effet, le metal à l'ancienne !désolé pour ton chat, Alice, bye !
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A
OHHH NOOOON - je vais de ce pas sacrifier un de mes chats ! c'est tellement beau que je me jette par la fenêtre.<br /> Merci pour cette SUPER Séquence Nostalgie. J'adore.<br /> Bizzzz
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C
... et bientôt du.... Slayer, promis !n'empêche, il manque le "bluegrass" pour que le titre d'accueil soit totalement  justifié ! ça ne va pas tarder, une est déjà prête...
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V
Ahhhh !!! Enfin du heavy !!! L'honneur est sauf !
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