Bye bye Love - Arthur Lee (7 mars 1945 - 3 août 2006)

Publié le par Chtif

J'aurais aimé revenir de vacances avec plein de joie et de bonne humeur, mais la Faucheuse a encore décidé d'assombrir le tableau en emportant d'une leucémie le grand Arthur Lee.

 

Love en 1967 : premier groupe multiracial du rock

Au classement des artistes les plus malchanceux de l'histoire, Lee se classe confortablement, et avec les honneurs. Après des débuts R&B aux côtés notamment d'un jeune débutant, Jimmy Hendrix, Arthur Lee aurait pu illuminer les 60's avec son groupe Love responsable tout particulièrement de l'indémodable "Forever changes", leur troisième effort, en 1967. "Aurait pu" seulement, car à l'époque le producteur du groupe, Jac Holzman, avait d'autres Doors à promener sur les scènes.

 L'album, mal soutenu, ne décollera donc jamais au bon moment, le groupe ne s'en relèvera pas, et ce n'est qu'au fil des décennies suivantes que la critique exhuma et réhabilita ce chef d'oeuvre de folk-rock baroque, symphonique et acide, berceau des inoubliables "Live and let live", "The good humor man he sees everything like this", "Set the scene"... Tout le disque en fait.

 

La santé mentale de Lee déjà déclinante au moment de l'enregistrement ne s'arrangea pas par la suite.  Il enregistre début 70 avec Hendrix, mais ces compos ne verront jamais le jour. Deux décennies d'errance quasi-complète s'ensuivront, jalonnées de quelques tentatives de reformations de Love ou d'efforts solos complètement passés à la trappe. En 1992, pourtant, le label français New Rose publie un "Five strings serenade" qui aurait pu remettre Lee sur de bons rails. C'était sans compter sur la justice américaine qui le condamna en 1995 à 12 ans de prison pour une très douteuse affaire de port d'arme illégal (oui, aux Etats-Unis, c'est bien connu qu'on n'a pas le droit de posséder d'arme à feu). Lee purgera 7 ans de la sentence, et se lancera dès sa sortie en 2002 en tournée avec un jeune groupe talentueux. "Forever changes", réédité l'année précédente, a enfin ouvert les yeux au public qui réserve à Arthur Lee l'accueil qu'il mérite. Un DVD live marquera l'évènement. Ce sera également son testament : celui qui a inspiré Syd Barrett (parti il y a peu lui aussi. Décidément...) a déserté les plages de LA pour de bon.

 

 

En bonus, "A house is not a motel", extrait de la dernière tournée d'Arthur Lee en 2003.

Publié dans Bordel rock

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C
ça y est, j'ai remis la main dessus !Tu as tout à fait raison, G.T., et je n'avais jamais vraiment remarqué ça sur ce "Daily Planet". Mais effectivement, pas mal de Who, surtout de la période "Tommy",  sonnent de cette manière: la guitare sèche, le pont calme, la construction alambiquée à la fin... Elle ressemble surtout à "Pinball wizard" (qui date de 69, donc postérieur à Love)
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C
mince, je voulais écouter le morceau G.T., mais je n'arrive pas à remettre la main sur le disque...! Trop de boxon à la maison, j'ai jamais classé... Je poursuis les fouilles
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G
Je suis en train de réécouter Forever Changes et sur Daily Planet, 4° titre de l'album, on jurerait entendre les Who ! Du coup, je ne peux m'empêcher de venir t'en faire part... <br /> A plus !
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C
Oui, G.T., c'est sûr que côté mental, ça a fait des ravages !<br /> Il y a bien Roky Erickson, aussi, du 13th Floor Elevators qui a bien trinqué, dans le même genre !<br />  <br /> Pour Arthur Lee, je n'ai pas trop parlé des autres albums de Love, ni de son groupe précédent, The Grass Roots, parce qu'il faut bien reconnaître que c'est un ton en dessous...
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G
Je viens d'apprendre le décès d'Arthur Lee par ton blog. Une étonnante coïncidence qu'il décède juste après Syd Barrett. Comme quoi... on peut ingurgiter une quantité astronomique de drogues psychédéliques et vivre encore 40 années. Par contre, faut pas tenir à sa santé mentale...<br /> Enfin... l'important, c'est effectivement ce magnifique "Forever Changes". Comme Syd Barrett, il reste avant tout l'homme d'un album... mais quel album ! ! !
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