Chronique de "A purple glistener - Liquid head in Tokyo" - Alien Sex Fiend - 2006

Publié le par Chtif

Ce Dvd est l'objet idéal pour faire fuir des amis envahissants en fin de soirée. Deux concerts d'Alien Sex Fiend à leurs débuts, voilà de quoi vaincre l'obstination des invités les plus acharnés.

Premier concert à Birmingham en 1983. Nik Fiend semble avoir bouffé un cimetière derrière son maquillage blafard (Marilyn Manson n'a eu qu'à pomper). Il ne sait pas chanter, mais se déchire la gorge avec conviction. Le batteur, lui, est totalement à la masse. Ce qui n'est pas bien grave d'ailleurs, vu qu'on ne l'entend quasiment pas du concert, bien dissimulé (et deux ans plus tard complètement remplacé) par la boîte à rythme. Boîte à rythme vaguement gérée par la compagne de Nik, Mrs Fiend, qui n'a pas l'air au mieux, elle non plus. Seul le guitariste, stoïque, semble encore à peu près potable. A priori, pas de quoi casser trois pattes à un croque-mort, mais suffisamment en tout cas pour que tous les individus raisonnables aient déjà débarassé le plancher.

La suite se déguste seul, comme un bon film de zombies à l'italienne, et là, miracle, la sauce prend petit à petit. L'air de rien, les rythmes répétitifs et les guitares façon Cramps-Stooges remplissent bien leur office hypnotique. On s'engourdit progressivement, les yeux rivés sur l'image verdâtre, et les effets en sur-impressions à trois francs six sous, mais pas ridicules pour autant. C'est malsain,ça fait frissonner à l'occasion ("I am a product", petit trésor caché), mais c'est surtout pour rire. A l'instar de leur aîné légendaire, Alice Cooper, les Alien Sex Fiend sont restés de grands enfants, jouant aux gothiques sans se prendre les cheveux dans les toiles d'araignée. A noter que les tignasses pas possibles de l'époque valent à elles seules le coup d'oeil.

La deuxième partie est plus récente (1985), tournée à Tokyo dans un club bas de plafond devant des japonais que l'on aurait cru plus réservés. Le set, entrecoupé de courtes interviews, est mieux filmé, plus agité, mieux maîtrisé également (le batteur joue, cette fois). On en perd un peu le côté amateur qui faisait tout le charme "poétic-horrifique" du premier show. Mais c'est au profit d'une mise en valeur des qualités d'écriture du groupe (le single "Ignore the machine" en tête).

Précisons enfin qu'aucune substance louche n'a été sollicitée pour la rédaction de cet article. Dans le cas contraire, classer ce disque en "immortel" aurait paru tout à fait raisonnable.

Nik Fiend en plein nettoyage trimestriel

Morceau qui Tue
   I am a product

Bonus: le clip pas très sain de "Ignore the machine"

Article via Sefronia (c)

Publié dans Chroniques DVD

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E
Peu que de le dire...
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C
... et au moins c'était rigolo ! Parce que les nouveaux gothiques tout sérieux, là, qu'est-ce que ça peut être chiant parfois.
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E
Tu as parfaitement cerné leur état d'esprit, ils sont restés de grands enfants... c'est vraiment du grand guignol, le spectacle quoi !!!  Et musicalement capable d'être très bon dans de nombreux styles : gothic, garage, ersatz de techno... Polyvalents les ASF !!!
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C
c'est des bons gars, Oliv, à prendre au xième degré !
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O
C'est idée pour que des invités un peu trop collant s'en aillent ! En tout cas, tu m'as piqué au vif avec  ton DVD ... je vais aussi leur discograpie ! Merci !
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